Informations générales
Quatre prix et une bourse de recherche ont été attribués lors de la remise des prix du SOHC 2022 à Bâle. Les fonds alloués proviennent de partenaires de l’industrie pharmaceutique. Les prix du SAKK récompensent des chercheuses et chercheurs pour leurs contributions spécifiques dans divers domaines de la recherche sur le traitement anticancéreux.
La leucémie aiguë myéloïde (LAM) est la leucémie aiguë la plus fréquente chez l’adulte et est souvent associée à un pronostic très défavorable. Les traitements actuels ne sont pas satisfaisants car bon nombre de personnes concernées continuent de présenter une récidive ou ne répondent parfois pas au traitement dès le début. Les immunothérapies innovantes sont porteuses d’espoir. La thérapie CAR-T a ainsi révolutionné le traitement d’autres affections cancéreuses hématologiques, mais son utilisation contre la LAM fait encore face à des défis majeurs.
Le sigle «CAR» correspond à «Chimeric Antigen Receptor», soit récepteur antigénique chimérique. Pour la thérapie CAR-T, ce récepteur est fabriqué à partir de divers éléments du système immunitaire qui sont en fait dissociés – c’est ce que l’on appelle la chimère. Le CAR est intégré à la surface des cellules T essentielles au système de défense immunitaire. Il peut alors se fixer à certaines structures cibles sur les cellules tumorales et entraîner la mort de ces dernières.
Le travail récompensé cherche à produire les cellules CAR-T à l’aide des cellules tueuses naturelles T des patient-e-s. Les chercheuses et chercheurs du groupe du Dr Federico Simonetta de l’université de Genève espèrent ainsi obtenir une option thérapeutique plus efficace et mieux tolérée pour les patient-e-s souffrant de LAM.
Les tumeurs germinales malignes se développent à partir des spermatogonies des testicules. Le traitement habituel, composé d’une radiothérapie et/ou d’une chimiothérapie, possède une excellente efficacité: plus de 90% des patients ne présentent pas de récidive à trois ans. Cependant, ce traitement est associé à un risque important d’effets secondaires, y compris la survenue de tumeurs secondaires chez les jeunes patients. C’est sur ce point que les chercheuses et chercheurs du groupe du Dr Alexandros Papachristofilou de l’Hôpital universitaire de Bâle ont porté leur attention dans leur étude primée. Ils ont examiné un protocole thérapeutique adapté, composé de carboplatine et de radiothérapie, chez 120 patients, dans le but d’obtenir une efficacité comparable et une meilleure tolérance. Dans cette étude prospective, la plus importante menée à bien sur les tumeurs germinales malignes, près de 94% des patients n’ont présenté aucune récidive après trois ans. En outre, le traitement étudié a été nettement mieux toléré que le traitement standard actuel, ce qui permet d’espérer une meilleure option thérapeutique.
Les patient-e-s atteint-e-s de cancer présentent un risque élevé de complications et de récidives liées au traitement et aux tumeurs. Il est essentiel de détecter le plus tôt possible les signes d’une détérioration, afin de pouvoir améliorer les résultats thérapeutiques et optimiser les processus internes aux établissements hospitaliers.
Le Dr Ricardo Pereira-Mestre et Lorenzo Ruinelli (MSc) de l’Hôpital cantonal du Tessin développent un outil assisté par ordinateur permettant de prédire les détériorations cliniques chez les patient-e-s hospitalisé-e-s en oncologie et en hématologie sur la base de leurs paramètres. Un modèle est élaboré sur la base de l’apprentissage automatique (machine learning, ML), une application de l’intelligence artificielle. L’équipe s’appuie sur les expériences positives accumulées par l’hôpital avec un modèle basé sur le ML pour prédire la durée d’hospitalisation des patient-e-s.
Une étude qualitative d’oncologie médicale de l’Hôpital Triemli de Zurich a mis en évidence que la communication entre les patient-e-s, les proches et l’équipe en charge du traitement n’était pas suffisamment régulée lors de processus thérapeutiques complexes engageant de nombreuses personnes. Le manque de structure entraîne des redondances et des incertitudes chez les patient-e-s et leurs proches, ainsi qu’une charge de travail multipliée et une pénurie de ressources chez le personnel médical. Le projet récompensé par le SAKK vise à optimiser ces processus afin d’améliorer la prise en charge des patient-e-s et la gestion de la qualité, ainsi que d’accroître la rentabilité. À cet égard, des «Case Managers» sont déployés en premier lieu, avec pour rôle clairement défini d’assumer la coordination entre les différentes parties.
Le SAKK vient de décerner la bourse SAKK / Dr. Paul Janssen à deux projets du Dr Luca Afferi de la clinique d’urologie de l’Hôpital cantonal de Lucerne.
L’objectif du premier projet est de développer un modèle décisionnel informatif pour l’évaluation des bénéfices de deux options thérapeutiques en cas de cancer de la vessie musculo-invasif. En effet, pour le traitement de ce type de cancer, les médecins doivent décider entre deux options: la chimiothérapie néo-adjuvante et la chimiothérapie adjuvante. La première est un traitement de soutien mené avant l’intervention chirurgicale, alors que la deuxième fait suite à l’intervention. La plupart du temps, la chimiothérapie adjuvante est privilégiée par crainte de retarder l’intervention chirurgicale. Cependant, il est difficile de prédire laquelle des deux stratégies thérapeutiques apporte le plus grand bénéfice. Cette décision doit être prise en tenant compte des bénéfices escomptés et des risques des deux options, des coûts associés et du gain en termes d’années de vie. Il conviendra alors de consulter le modèle qui doit être développé pour prendre ces décisions complexes.
Le deuxième projet est une étude clinique randomisée menée chez des patients atteints de cancer de la prostate non métastatique avec atteinte des ganglions lymphatiques. L’étude porte sur l’utilisation d’une hormonothérapie intensive après ablation chirurgicale de la prostate. Actuellement, la décision relative à un traitement de soutien dans ce contexte repose sur des études obsolètes ainsi que des données rétrospectives dont la pertinence est limitée par de nombreuses erreurs, p. ex. des distorsions au niveau de la sélection ou une censure des informations. Le défi consiste à déterminer si les patients atteints d’un cancer de la prostate avec envahissement des ganglions pourraient bénéficier d’une hormonothérapie intensive après l’ablation chirurgicale de la prostate.
Sarah Nyffeler, Head Marketing & Communications +41 31 508 41 68, medien@sakk.ch
Des informations complémentaires sur le SAKK sont disponibles à l’adresse: www.sakk.ch; pour en savoir plus sur les différents prix, veuillez consulter: www.sakk.ch/awards
Le SAKK est le principal centre de compétences pour la recherche clinique sur le cancer en Suisse. Cet organisme à but non lucratif a été fondé en 1965 en tant qu’association. En tant que centre de compétences, le SAKK a pour objectif d’établir un réseau entre ses membres, de rechercher de nouveaux traitements contre le cancer, de continuer à développer les traitements existants et d’améliorer les chances de guérison des patient-e-s atteint-e-s d’un cancer. Cela passe par des coopérations à l’intérieur des frontières suisses, mais aussi avec des partenaires basés à l’étranger. Le SAKK soutient les médecins chercheurs pour qu’ils puissent élaborer et mener des études multicentriques et interdisciplinaires indépendamment de l’industrie pharmaceutique. Les membres du SAKK sont des centres d’oncologie clinique des hôpitaux universitaires, cantonaux et privés. Travaillant en collaboration avec d’autres hôpitaux et médecins, ils forment ensemble le réseau du SAKK.