Une trentaine de participants se sont réunis au Radisson Blu Hotel de l’aéroport de Zurich afin de s’informer sur l’état de la recherche portant sur l’un des types de tumeurs les plus rares qui soient: le sarcome, ou GIST (de l’anglais Gastro Intestinal Stromal Tumour, tumeur stromale gastro-intestinale) à l’occasion d’une manifestation ouverte au public.
Celle-ci a été animée par Sander Botter, membre du Conseil des patients du SAKK. «Les sarcomes ne constituent qu’environ 1% des affections tumorales chez l’homme, aussi le besoin d’information est-il important, tant pour les personnes concernées que pour les médecins», explique M. Botter. Les GIST sont un type de sarcome que l’on est capable de diagnostiquer de manière fiable depuis une vingtaine d’années seulement.
Des spécialistes réputés en anatomopathologie, chirurgie et oncologie ont effectué des présentations sur des thèmes tels que les nouvelles thérapies, l’histologie et la génétique moléculaire, ou encore la chirurgie et l’immunothérapie.
Pour commencer, le Pr Rupert Langer, de l’université de Berne, a exposé la définition du sarcome ainsi que la différence entre cette maladie et d’autres types de cancers. Comme le type de sarcome joue un rôle décisif dans la réponse au traitement, la diversité et les groupes de sarcomes ont été présentés. Le thème du diagnostic, crucial pour beaucoup de patients, a également été abordé.
Le Pr Christoph Kettelhack, de l’hôpital universitaire de Bâle, a présenté un exposé sur la nécessité d’une chirurgie radicale pour les sarcomes des tissus mous. Sa conclusion: moins on opère, mieux c’est. Les questions initiales lors de la planification thérapeutique d’une ablation chirurgicale, comme les limites de la résection, revêtent une importance d’autant plus grande (peut-on éliminer la tumeur «dans le tissu sain»?). Des exemples parlants des différentes méthodes de traitement ont été montrés. L’implication des patients dans le choix du traitement est donc indispensable.
Le Dr Christian Rothermundt, privat-docent, de l’hôpital cantonal de Saint-Gall, a ensuite présenté les nouveaux traitements des différents types de sarcomes ainsi que l’immunothérapie. Des études ayant examiné les traitements alternatifs (efficacité de la chimiothérapie adjuvante, par exemple) ont été exposées. La décevante réalité est la suivante: depuis 1993, le traitement à base de doxorubicine toxique reste le traitement de référence. L’immunothérapie n’entre en ligne de compte que dans des situations bien précises.
Le Dr Michael Montemurro, du CHUV de Lausanne, s’est exprimé sur les tumeurs GIST qui, dans l’ensemble, surviennent encore plus rarement que les sarcomes des tissus mous, ainsi que sur l’espoir de longue date de trouver un «supertraitement». Une biopsie ne permettant pas d’appréhender l’hétérogénéité de la structure tumorale, la recherche se dirige actuellement vers les analyses sanguines, avec pour objectif de pouvoir cerner l’intégralité de la structure tumorale et, partant, de mettre en place le «supertraitement».
Trois médicaments prometteurs à l’étude ont été présentés. Dans le cas des tumeurs GIST, l’immunothérapie se révèle malheureusement plutôt décevante, bien qu’elle enregistre d’excellents résultats pour d’autres types de tumeurs, p. ex. le cancer de la peau.
Enfin, le Pr ém. Hansruedi Völkle, président de l’Académie européenne des patients (EUPATI), a présenté cette organisation. Il a entre autres mentionné la problématique du besoin croissant en personnel qualifié pour l’EUPATI et des mesures allant à cet encontre, parmi lesquelles l’offre pléthorique de formations continues destinées aux patients experts.
Une discussion animée a suivi les exposés et s’est poursuivie pendant l’apéritif.
Suite au succès de la manifestation, le Conseil des patients du SAKK organisera également une manifestation publique à l’automne 2019, durant la conférence semestrielle du SAKK. Consultez notre site Internet: https://www.sakk.ch/fr/calendrier-et-evenements-du-sakk
À propos du Conseil des patients du SAKK: En 2015, le SAKK a créé le Conseil des patients dans le but de mieux appréhender les expériences et les besoins des patient-e-s atteint-e-s de cancer et de leurs proches, et de les intégrer aux projets de recherche du SAKK. Doté d’un rôle consultatif, le Conseil des patients du SAKK soutient le SAKK dans le cadre de projets de recherche, de la communication ou de questions stratégiques.